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C’est le quatorze septembre.
La fête de ton papa.
Cette date bienheureuse
Te transporte assurément :
Cours, en fille affectueuse,
Lui porter ton compliment.

(Elle le couronne.)

II
Alors, on m’a faite belle :

J’ai mis mon beau tablier,
Mon pantalon de dentelle,
Et j’ai monté l’escalier ;
Mais ma plus belle parure,
La voici, certainement :
Une exemple d’écriture
Et mon petit compliment.

(Elle lui donne son compliment.)

Bonjour, papa !

BELAZOR.

En croirai-je mes yeux ? c’est toi, mon enfant ?

AUBÉPINE.

Oui, papa ; tu m’as fait chercher à ma pension.

BELAZOR.

N’importe, mon enfant ; c’est une douce surprise…

AUBÉPINE.

Voilà mon dessin… c’est le maître qui l’a dessiné…

BELAZOR.

Je t’en fais bien mon compliment. Tu as fait de grands progrès. C’est beau comme le daguerréotype. Qu’en pensez-vous, messieurs ? (Il montre le dessin aux Invités.)

PREMIER INVITÉ.

C’est épatant !

AUBÉPINE.

Maintenant je vais dire ma fable, nà !

BELAZOR.

Une fable ?

AUBÉPINE.

Oui, papa, une fable de la Fontaine, le Savetier et le Financier.

BELAZOR, piqué.

Est-ce une personnalité ? (D’un ton personnel.) Pauvre innocente ! elle ne sait pas… Monte sur un tabouret.

AUBÉPINE.

Non, j’ai peur de tomber.