du premier invité.) Bonsoir, très-cher et très-riche monsieur Belazor ! (S’adossant à la porte.) N’entrez pas ! je m’habille ! je mets mes gants ! (À Larfaillou.) Rétrogradez, jeune homme ! pour la dernière fois, rétrogradez ! Si l’on vous trouvait ici, que penserait-on de moi ? on dirait que vous êtes mon ami intime !
Alors, vous voulez pas ?
Quoi ?
Pour la petite.
Mais non.
Vous avez ben tort, allez !
Rétrogradez !
Dites donc, p’tit vieux, si vous changiez d’idée, faudrait me le faire dire. Je suis pas fier, moi ! (Il sort.)
Va-t’en au diable !
Scène III
Monsieur Belazor, fasse le ciel, à l’occasion de votre fête, vous conserve-t-il une santé dont nous lui rendons hommage et vos nonante-trois millions qui en sont après vous le plus bel ornement. (Les Invités se prosternent sur deux rangs, à droite et gauche de Belazor.)
Oui, messieurs, je suis riche, passionnément riche ; mais qu’est-ce que la richesse ? Peuh ! j’ai des amis, beaucoup d’amis dont la platitude fait mon bonheur. Peuh ! le ciel, qui me veut du bien et à qui j’en veux également, m’a donné une fille charmante, que vous verrez tout à l’heure ; elle doit me faire une surprise, et mon cœur s’en réjouit à l’avance. Peuh ! richesses, considération, bonheur, il ne me manque rien ; et, d’ailleurs, s’il me manquait la moindre chose, je la ferais acheter sur-le-champ ; j’en ai le moyen.