LE FINANCIER ET LE SAVETIER
Scène PREMIÈRE
Ils sont longs à se rendre à leur devoir, mes invités ! (On entend chanter Larfaillou). Allons, bien ! il ne me manquait plus que cela pour tromper les ennuis de l’attente !… Chante, gredin, chante !… Ce savetier mélomane ne me fera pas grâce, même le jour de ma fête ! Un jour où je réunis chez moi mes amis et quelques-uns des gros bonnets de la finance !… c’est à lui jeter du persil !… (On entend du bruit à la porte.) Mais qui pénètre si bruyamment sous mes lambris dorés ?… Ce ne peut être que le prince de Chaventru.
Scène II
C’est moi, m’sieu… Larfaillou, le savetier d’en bas.
Quelle audace !
Vous ne me reconnaissez pas ?
Que trop, jeune homme ! que trop ! C’est vous qui chantez vingt-quatre heures par jour ! Que me voulez-vous ? Rétrogradez ! Je n’ai pas le loisir de vous donner audience. J’attends du monde. Pourquoi êtes-vous venu précisément le jour de ma fête ?
C’est pour ça. (Lui tapant sur le ventre.) Je me suis dit : c’est sa fête, à cet homme ; il ne me refusera pas.