A causé son malheur :
Son âme est languissante ;
Il a bien mal au cœur !
Aboule, les frusques et les lunettes… et tous tes attributs de financier. (Il le dépouille de son habit et de ses lunettes. Belazor, anéanti, se laisse faire.) Combien t’avait-il coûté ton habit ?
Trois mille francs.
C’est chaud !
C’est en drap.
Je le vois bien ; mais c’est chaud ! trois mille balles !
C’est le prix !
Où ça ?
Chez Dusautoy !
Tu m’en diras tant !
Je ne mendierai jamais !
Je te dis : Tu m’en diras tant !
Je n’ai jamais mendié ! (Pendant qu’on le déshabille et que Larfaillou met ses habits.) Si j’avais prévu ce qui m’arrive, j’aurais agi différemment. Ô mes illusions ! ô mes millions ! j’avais un million d’illusions, et mes millions ne sont plus que des illusions ! C’est un grand malheur de s’illusionnère quand on est millionnaire. Je suis aussi désillusionné que démillionné ! Peut-être retrouverai-je des illusions, mais qui me rendra mes millions ?… J’ai froid !
Mets mes habits, je te les donne.
Oh !
De quoi ! Je les ai bien portés, moi qui suis très-riche.
Bien obligé, bon jeune homme !…