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LARFAILLOU.

Larfaillou.

BELAZOR.

Je sais. Or çà, sire Grégoire, que gagnez-vous par an ?

LARFAILLOU.

Par an ? ma foi, m’sieu…

BELAZOR.

Je sais. Eh bien, que gagnez-vous, dites-moi, par journée ?

LARFAILLOU.

Tantôt plus, tantôt moins.

BELAZOR.

Je sais… Prenez ces cent écus.

LARFAILLOU.

Hein ?

BELAZOR.

Gardez-les avec soin.

LARFAILLOU.

Pourquoi ?

BELAZOR.

Pour vous en servir au besoin.

LARFAILLOU.

Vous ne me devez rien.

BELAZOR.

Prenez, vous dis-je.

LARFAILLOU.

Ah ça, voyons, est-ce que je vous ai demandé la charité ?

BELAZOR.

Prenez, cher Larfaillou… il y va de mon repos.

LARFAILLOU, prenant l’argent.

Pour lors…

BELAZOR.

Je vous les donne, entendez-vous ? je vous les donne.

LARFAILLOU.

Merci, monsieur Belazor… (Il chante.) J’ai cent écus !

BELAZOR.

Comment, il chante !

PREMIER INVITÉ.

C’est ép…

BELAZOR.

Je sais… Laissons-le ici : il ne chantera pas longtemps, allez. C’est le chant du cygne. (Ritournelle de danse.) Mes amis, ma fille, on danse dans le salon voisin : portons-y nos pas.