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Nord, n’a pas eu le temps encore de reconstruire Nankin, qui signifie capitale du sud, mais il était urgent d’en poser le principe. À quoi reconnaît-on une capitale moderne ? s’est-on alors demandé. À ce qu’elle possède, sur un plan grandiosement conçu, des avenues majestueuses, des ministères, des bureaux de poste, des légations, un stade et une piscine. Le reste suivra. Le reste attend ! Les Chinois construisent dans l’abstrait.

Qu’adviendra-t-il de Nankin ? Son principe même m’apparaît bien fragile. Entre les impérialistes du nord et les communistes du sud, sa vie est précaire. Entre Canton, qui est communiste, et Peiping qui se souvient de la gloire de l’empire. Nankin demeure indécis, avec quelque chose d’opportuniste et de provisoire. Un seul lien véritable l’unit au grand port du sud : l’envie, la haine qu’il porte à l’illustre témoin des grandeurs impériales, Pékin.