Théâtre Chinois
ien de plus joli qu’un théâtre chinois
l’été. La salle n’est pas noire mais
blanche de monde, avec des notes vertes,
mauves, jonquille, roses : les robes des
femmes. Et partout, comme des ailes battantes,
des milliers d’éventails remués qui
remplacent les ventilateurs.
Bien que le rideau soit levé, j’ai l’impression d’un entr’acte. Bavardant, mandant des pastèques ou buvant du thé glacé, le public distrait écoute à peine les acteurs qui parlent ou chantent au son d’une musique stridente et d’un orage intermittent : les gongs.
— Ce sont de petits acteurs et la pièce n’est pas bonne, dit Yen. Vous verrez la différence tout à l’heure.
— Le drame que joue Mei-lan-Fang est une légende très vieille, n’est-ce pas ?
— Ce n’est pas à proprement parler un drame, c’est une sorte d’opéra comme toutes nos pièces classiques. Celui-là date de