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mais d’un délicat modelé, est crevé sous mes yeux par ces étranges ouvriers qu’anime la passion de détruire. Moi, l’étranger, je suis seul dans cette assistance autochtone à souffrir du sacrilège.

— Il faut abattre ce qui a fait notre malheur, me dit l’étudiant qui, pour avoir passé par l’Amérique, se juge moderne. Mon pays crève de ses superstitions. Vous dites en français : il y a des morts qu’il faut qu’on tue : nous nous y employons.

— Par quoi remplacerez-vous ce que vous démolissez ?

— Par le progrès technique : des chemins de fer, des usines, des avions.

— Et votre foi ?

— Le progrès n’en comporte pas.

— Et vos œuvres d’art ?

— Nous en créerons d’autres et là n’est point l’important.