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més. Pourquoi n’avais-je pas cette impression en Chine ?

C’est que les habitudes physiques des Chinois sont beaucoup plus proches des nôtres que les habitudes japonaises. Un complet veston ne les gêne en rien et pour les commodités de leur vie ils n’éprouvent pas le besoin, sitôt rentrés chez eux, de le troquer hâtivement contre une robe. Ils s’assoient, mangent, dorment à notre manière. Il n’en est pas de même ici, où les Japonais paraissent empruntés quand ils endossent nos façons de vivre.

D’autre part, les Chinois sont plus plastiques et, si étrange que cette affirmation puisse paraître, s’adaptent infiniment mieux à la vie occidentale. Les Japonais ne s’y adaptent jamais ; ils la subissent et la copient. Un Chinois n’imite pas nos modes : il les adopte par curiosité, par goût, parfois par nécessité, souvent aussi par indifférence. Lui que l’on croit si retardataire, et qui l’est sur bien des points, éprouve pour la vie moderne et l’Occident un attrait véritable. Les femmes chinoises, en accueillant nos modes, les recréent.

Au contraire, les Japonaises qui veulent se mettre « à la page » se bornent à revêtir