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kuo sont japonais, — le portier, m’ayant dévisagé avec une respectueuse méfiance, m’avait remis une lettre.

— Monsieur de Croisset, n’est-ce pas ? Ceci est de la part du Consul général du Japon.

La lettre comporte, avec une invitation à dîner, un mot m’annonçant que l’audience du 15 est reportée au 16.

C’est la première étape.

— C’est un peu par égoïsme que nous vous avons invité, me dit le lendemain avec un charmant sourire Mrs X… Mon mari est forcé de se rendre aujourd’hui à Hsin-King : il est rassurant pour ma fille et pour moi d’avoir un homme dans la villa. Moukden n’est pas de tout repos, vous savez ! Les Anglais aiment vous remercier de ce qu’ils font pour vous.

La salle où nous prenons le breakfast donne sur un jardin qu’une arroseuse pivotante cherche en vain à rafraîchir. La grande maison, avec ses meubles d’acajou clair, ses coussins de chinz, me dépayse heureusement. Mrs X… presque aussi jeune que sa fille, dispose tout en parlant des fleurs fraîches dans les vases.

— Il ne faudra pas sortir de Moukden,