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jeune fille, qui a allumé une cigarette, s’amuse, du bout embrasé, à piquer les yeux encore aveuglés du petit chien. Celui-ci se débat. La cigarette s’éteint et le garçon, allumant son briquet, le passe à sa compagne. Alors, celle-ci, avec un mince sourire, rôtit les yeux du chien qui agonise, tandis que plus loin, assise en rond sur le gazon, une famille extasiée contemple les premiers pas d’un enfant, que sur un pont de marbre deux amoureux passent, les mains reliées par une rose, et qu’un vieux bonhomme en sarrau bleu, une tige souple posée sur l’épaule, promène tendrement un oiseau qui pépie dans une petite cage balancée.

De nouveau, les palais impériaux. Le cœur serré, j’y ressens cette détresse qu’ils m’inspiraient le premier jour. Il me semble que depuis mon arrivée certains murs, certains lambris se sont effrités davantage.

Dans la somptueuse cité désolée, un seul coin n’est pas qu’un décor. C’est dans l’un des palais plus petit que les autres, plus isolé, plus secret, les modestes appartements de celui qui fut le dernier empereur