Page:Le diable dans un bénitier et la métamorphose du gazetier Cuirassé en mouche, 1791.djvu/74

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On voit par là que la science ne sert à rien ; un ignorant a un aussi bon estomac qu'un géomètre et souvent aussi mauvais cœur. Il est vrai que pour être à l’aise dans ces dîners il fallait être marqué du signe de la bête, tenir au parti par quelque coin : soit en qualité de héros, de trompette, d’espion etc. etc. car les partis littéraires se modèlent sur la police. Mais enfin si j'avais du mérite, je ne dînerais pas indifféremment par-tout. Rousseau ne dînait chez personne, ou mangeait au moins sans parler : mais l’abbé Aubert parle et mange, aussi n’est-il pas un Rousseau. Je m'aperçois, Lecteur, que j'ai fait comme un poète de l'antiquité qui avait entrepris l'éloge de deux athlètes et le récit de leurs combats. Il dit un mot de ces preux, puis loua Castor, Pollux et mille autres héros. Je comptais peindre le comte de M_r [Moustier] et je vous ai parlé de