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ce que l'on doit à son état. Rien ne m’inspire du mépris pour certains hommes de lettres, comme la lâcheté avec laquelle ils encensent les gens en place. Si monseigneur l’abbé Aubert ne le trouvait pas mauvais, je révèlerais au public, à cette occasion, une petite anecdote qui est tout-à fait curieuse. Un jour Mr. le duc de la V_re [Vrillière] dormait après dîné au milieu d’une foule de gens de lettres. Marmontel était du nombre et notre illustre Abbé aussi ; on peut juger par-là la profondeur du sommeil du Duc. Quelqu’un de la compagnie remarqua la tranquillité avec laquelle il dormait parmi tant d’auteurs. Ah ! s’écria l’Abbé, quand on dort si bien, que l’on doit avoir l’âme pure ! c’est bien là le repos du juste ! J'espère que mon cher censeur laissera passer ce petit trait qui joint à notre admiration pour ses talents et aux fables de longueur qu’il