Page:Le diable dans un bénitier et la métamorphose du gazetier Cuirassé en mouche, 1791.djvu/17

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remplaceroit bien vîte par quelqu’un des cordons bleus de sa bande[1].

Aussi Mr. de S— jeta-t-il les yeux sur cette pépinière, quand parvenu au Ministere de la Marine il eut besoin d’espions en Angleterre ; il y fit passer ce malheureux de la Mothe que nous avons vu pendre, & à qui il donnoit, dit-on, 2000 écus par mois. On sait que cet infortuné étoit avant dans les emplois subalternes de la Police : il a payé bien cher l’avancement qu’il a obtenu : mais comment un vil Mouchard résisteroit-il aux sollicitations d’un homme qui lui promet les trésors du Pérou & les délices de l’Enfer ?

  1. On reprochoit au comte d’Argenson de n’employer dans la police que des coquins & des fripons. — Trouvez-moi répondit-il, d’honnêtes gens qui veuillent faire ce métier, & je vais les mettre à la place de ceux que j’emploie. — Quel aveu ! (Note de l’Auteur.)