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que diversion à leurs entretiens d’amour. Plusieurs paroles échappées à Macaire leur faisaient vivement désirer de connaître les détails de la captivité et de la vie vagabonde, qui l’avaient conduit à acquérir de si grandes richesses. Macaire attendit quelque temps avant de condescendre à ce désir. « J’ai, » dit-il, « à vous révéler des évènemens que je ne veux confier qu’à vous seuls ; car toute vérité n’est pas bonne à dire aux hommes. Il est utile de connaître cette espèce humaine, » dit-il à Trencavel ; « votre voyage d’Italie vous l’a prouvé suffisamment : mais il n’est jamais prudent de se vanter d’une telle science. J’avais à peine achevé ma dix-septième année, lorsque je devins la proie d’un corsaire arabe, pendant la traversée de Maguelonne à Gênes. L’équipage et les passagers du navire furent conduits à Malaga et vendus à l’encan. Le hasard, ou plutôt la Providence, me donna pour maître le célèbre philosophe(6) Ebn-Rosch, qui exerçait alors les fonctions