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LE DERNIER

de Viella ; le baron en y arrivant, dit à Trencavel : « Vous n’êtes plus ici comme le vassal et protégé du roi d’Aragon ; ceci est le domaine de votre épouse et l’héritage de vos enfans. »

Trencavel répondit : « Le hasard m’a ravi mes domaines ; peut-être le hasard les avait-il donnés à mes ancêtres ; mais vous qui possédez des biens acquis par votre industrie, vous saurez, sans doute, les mieux conserver. Quant à moi, je suis le plus riche des princes, puisque je possède Cécile et que rien ne peut me l’enlever. »

Je n’entreprendrai point de peindre le bonheur dont jouissaient les deux époux. Ils s’aimaient et passaient tout leur temps à se le dire. Tout était délices et, transports. Le sourire et les larmes se montraient à la fois sur leurs visages, et quand ils avaient épuisé tous ce que l’ivresse de la sympathie peut inspirer de sentimens tendres, ils pleuraient de ne pouvoir s’aimer davantage. La curiosité seule faisait quel-