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Ce seigneur bienfaisant avait aussi établi un autre hospice bien plus spacieux et plus fréquenté, sur le penchant méridional des Pyrénées, près des sources de Noguera Ribagorçana, à l’orient des montagnes de Néthou. Ces hospices, richement dotés, étaient sous la dépendance du monastère d’Aran, placé au milieu de la vallée, et dont la fondation était due aussi à la munificence du baron. Un petit nombre de religieux suivait la règle de Citeaux. Le fils aîné de l’évêque de Toulouse, le pieux Anselme dirigeait cette communauté. C’était le fondateur lui-même qui l’ayant demandé pour chef du nouvel établissement, l’avait obtenu de ses supérieurs au monastère de Granselve(5). Le baron n’ignorait pas que Cécile était la sœur d’Anselme, et il voulut jouir de leur surprise en les rapprochant l’un de l’autre. Il conduisit ses compagnons au monastère. « Les pèlerins que je vous présente, » dit-il à Anselme, « vous sont plus chers