un amas de blocs pierreux, les eaux réunies de tous les glaciers des montagnes maudites, qui se sont engouffrées dans des canaux souterrains, et que cet accident de la nature a soustraites à la vallée de l’Essera, pour les diriger, à travers l’arète centrale des Pyrénées, vers le lit de la Garonne.
À l’issue de la forêt, et au bord d’une prairie qui en est enveloppée, nous fîmes une courte halte à la chapelle de N.-D. de Lin, auprès de laquelle le baron avait fait bâtir un hospice destiné à recevoir les voyageurs qui, de l’Aragon viennent en Aran, par la vallée de l’Essera.
Avant de descendre jusqu’à l’hospice, et au-dessus de la naissance du torrent, le baron nous avait fait remarquer de loin, à l’extrémité d’une éclaircie de la forêt, un antre profond creusé dans la roche taillée à pic, laquelle était formée de ce marbre à veines bleuâtres, où vont s’engouffrer les torrens des monts maudits. Les montagnards curieux, qui avaient osé explorer à la lueur des flambeaux