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Ils jetèrent un dernier regard sur les champs spacieux de neige et de glace que bordent au midi les arètes aiguës et dentelées, où les pas de l’homme n’ont jamais osé suivre l’izard et le bouquetin.

Une pelouse rapidement inclinée, et dont l’herbe épaisse était émaillée de fleurs, les conduisit à une vaste prairie de forme ovale, qui a remplacé l’ancien lac de Pomerou. Ils traversèrent, pour y arriver, une forêt noirâtre, qui en forme l’enceinte, et dont les hêtres et les sapins, délaissés par les hommes dans ces sauvages solitudes, ne meurent que de vétusté.

Trois grands ravins, qui descendent du haut des monts jusqu’à cette prairie, se réunissent au-dessous d’elle en une seule vallée, dont le fond paraît comblé par la forêt touffue qui se prolonge dans cette profonde excavation.

Au centre de la forêt, entre les racines de ces arbres centenaires, et parmi leurs troncs abattus et couverts de mousse, on voit jaillir en un seul torrent, à travers