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LE DERNIER

et la vallée de Gistain qu’ils traversèrent. Ils gravirent ensuite une montagne, où la main de l’homme a creusé des cavernes, pour en extraire une roche violacée, qui, fondue avec le sable, forme un verre coloré en azur(1). Puis ils descendirent dans le comté de Ribagorça, dont les seigneurs ont porté pendant quelque temps le vain titre de rois(2). Après s’être reposés à Vénasque, ils remontèrent l’Essera entre les deux masses montagneuses de Néthou et d’Erist, qui seules dans les Pyrénées égalent, ou surpassent en hauteur le Mont-Perdu(3). Arrivés sous le glacier maudit, ils en suivirent pendant plusieurs heures les bords désolés, dans une vallée aride, où l’on voit les nombreux torrens qui devaient l’arroser, disparaître en s’engouffrant dans les cavités ouvertes sur leur passage. Bientôt ils atteignirent la crête entrouverte des rochers de la Picade, d’où les eaux qui suivent les pentes opposées s’écoulent, les unes, vers l’Ebre et la méditerranée, les autres, vers la Garonne et l’Océan.