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LE DERNIER

il pourrait la franchir. Il fut retenu par ses compagnons et par les prières de Cécile. Enfin, le baron, après s’être concerté avec le guide, dit aux deux amans : « Vous ne pouvez vaincre la nature, et il faut céder à la nécessité ; puisque vous ne pouvez vous réunir ici, cherchons un rendez-vous ailleurs ; c’est après demain la fête de Héas, les pèlerins y arriveront de tous côtés ; Cécile, avec l’habit qu’elle porte, ne doit point craindre d’être connue. Elle peut aujourd’hui même, descendre le Marboré, passer le Gave, et, remontant la forêt de la rive droite, atteindre avant la nuit les cabanes d’Allans. Demain elle traversera la vallée d’Estaubé, et se joindra aux pèlerins qu’elle ne manquera pas de rencontrer. Ceux-ci la conduiront à Héas ; nous y arriverons avant elle, si nous descendons ce soir le col de Fanlo pour passer la nuit chez l’hermite de Pinède. Là, nous aurons le choix du port vieux ou du port de la Canau, pour arriver de bonne heure au rendez-vous des pèlerins. »