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LE DERNIER

un sentier qui n’est pas fréquenté des voyageurs. » — J’essaierais en vain de peindre le délire où ces paroles jetèrent le templier. Il ne pouvait ni les croire, ni renoncer à l’illusion. Un regard de Cécile acheva de fixer ses incertitudes ; il tomba à ses pieds, elle lui abandonna sa main qu’il couvrit de baisers enflammés. L’ivresse de ses transports allait toujours croissant. Cécile les arrêta en lui disant : « Soyons attentifs à ne pas violer la parole divine ; nous ne sommes point en Aragon. » — « Nous y serons demain, » s’écria Guiraud d’un air triomphant, « et je saurai te rendre la plus heureuse des femmes, comme tu en es la plus belle. »

Le projet de voyage fut arrêté ; Guiraud fit apporter à Cécile un habit de pèlerin, un bâton ferré et des crampons de fer pour attacher à ses pieds pendant la traversée du glacier. Il se retira ensuite pour faire ses préparatifs, et le linge blanc fut arboré aux barreaux de la fenêtre.

Les pèlerins virent avec joie ce signe