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qui veille ici sur vous. Puissiez-vous l’aimer autant qu’il vous aime ! » — Cécile ne répondit que par un regard dédaigneux. Guiraud vint à plusieurs reprises essayer d’amollir le cœur de sa prisonnière, et osant enfin lui révéler son amour, il évita de l’irriter par des paroles menaçantes, ou des tentatives trop hardies. La sorcière se flattait d’obtenir ce qu’il désirait si ardemment, par le secours de ses sortilèges et des philtres amoureux qu’elle mêlait aux alimens de Cécile. La passion du templier semblait s’accroître de jour en jour par les efforts de la contrainte et par la vue de l’objet qu’il tenait en son pouvoir. Il eut recours aux promesses, aux prières, aux pleurs, aux signes de désespoir ; il offrit à Cécile de passer les monts avec elle, et de choisir en Espagne, ou ailleurs, la demeure qu’elle voudrait habiter. Il lui ouvrait ses trésors, et ne désirait qu’un seul bien au monde, celui de la posséder. Cécile répondait à ses instances en lui demandant de la faire mourir.