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LE DERNIER

Guiraud ne lui adressa point de paroles amères ; il se borna à lui reprocher doucement d’avoir désobéi à son père en quittant le monastère de Luz, et à lui faire croire qu’il n’attentait à sa liberté, que pour se conformer aux ordres de l’évêque Foulques. Cécile était anéantie et ne répondit rien. Guiraud la fit monter, par un escalier sombre et étroit, dans une chambre placée au haut d’une tour, et disposée pour la recevoir. Il l’y laissa seule, éclairée par une lampe qui s’éteignit bientôt faute d’aliment. — La malheureuse captive se jeta sur le lit préparé pour elle et, se voyant seule, donna un libre cours à ses larmes. L’accablement où elle était engourdit ses sens et la livra au sommeil. Des rêves douloureux succédèrent à ses vraies douleurs. Le lendemain elle vit entrer la perfide Brunelle qui lui apportait les mets dont elle devait se nourrir. Ils étaient choisis et apprêtés avec soin. « Ce n’est point un geôlier, » dit Brunelle à Cécile, « c’est le plus tendre des amis