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LE DERNIER

des plantes. Elle épia l’occasion de trouver Cécile seule éloignée de la chaumière, et l’aborda en lui disant : « J’ai d’agréables nouvelles à vous apprendre ; un chevalier m’envoie auprès de vous, il se nomme Trencavel. — « Tu trouveras, » m’a-t-il dit, « dans l’Artigue de Cestrede, sous les habits de bergère, une jeune fille qui est mon épouse. Dis-lui que je suis contraint de me cacher, mais qu’elle vienne me trouver ; tu lui serviras de guide jusqu’à ma retraite. » « Voici, » ajouta-t-elle, « une pièce d’or qu’il m’a donnée pour mon salaire, mais je serais trop heureuse de servir pour rien un si beau chevalier. »

La joie qu’éprouva Cécile, en entendant ces paroles, ne laissa point d’accès aux conseils de la prudence ; elle suivit sans délibérer les pas de la messagère et souvent elle les devançait. Martial avait aperçu ; Brunelle errer dans les prairies à l’entour du bois. Il vit aussi de loin Cécile converser avec cette femme, et son cœur fut saisi d’inquiétude lorsqu’il les vit entrer