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LE DERNIER

dit à Cécile : « Nous allons arriver à ma cabane d’hiver ; vous y goûterez quelques heures de repos, vous y échangerez vos vêtemens contre les habits grossiers de notre profession, puis à la pointe du jour nous reprendrons le chemin des pâturages d’été. » — Cécile lui disait : « Traitez-moi comme votre fille ; apprenez moi à traire vos brebis et vos chèvres, à soigner vos laitages. Je vous servirai avec zèle, et, quand je serai rendue à mon père, il vous comblera de biens. » Elle parlait de son père et n’osait rien dire de son époux. — Arrivés à la cabane, Martial alluma du feu, offrit quelques alimens à Cécile ; mais elle n’avait besoin que de sommeil, et s’endormit pleine de confiance, sur le bouge jonché de quelques gerbes de paille qu’avait renouvelées le pasteur. Il la réveilla avant l’aurore et lui fit prendre des habits de sa femme, puis couvrit sa tête d’un capulet qui pouvait servir à la fois à dérober les traits de son visage et à la préserver de la pluie. Ensuite,