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c’est Dieu qui vous remet, par mes mains, ce précieux dépôt, et que vous devez défendre, au péril de vos jours, la vie et l’honneur de celle dont vous répondez. »

Le berger renouvela ses promesses, et présenta sa main rude et brune à la main délicate de la triste Cécile, qui le suivit en gardant le silence. Martial prit, en sortant du couvent, un chemin détourné et arriva promptement au pied de la montagne ; il aida Cécile à franchir quelques rochers, et la fit marcher dans un sentier élevé au-dessus des édifices de Luz, dont la position était indiquée par quelques lumières scintillantes dans l’ombre de la nuit. Cécile frissonnait en songeant à la demeure des templiers, encore si voisins. Après avoir suivi quelque temps le cours du Gave et entendu son bruyant murmure qui troublait seul le silence de la nuit, il fallut passer à l’autre rive sur un pont fragile et mouvant, jeté entre deux rochers qui surplombent l’abîme(2). Peu de temps après, Martial