Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenter sa passion ; mais tout est à craindre de son audace et de sa ruse. Si votre père, si vôtre époux, n’étaient point aussi éloignés de vous, le meilleur parti serait sans doute de rejoindre sans délai l’un ou l’autre ; il ne faut pas se le dissimuler, les murs de ce couvent ne sauraient vous préserver des attaques d’un aussi terrible adversaire. » — Cécile effrayée, tomba aux genoux de l’abbesse. « Ô ma mère ! » dit-elle, « sauvez-moi ! délivrez-moi ! la fuite n’a rien qui m’épouvante ; il me reste des parens dans le comté de Foix ; la sœur de ma mère me recevra avec tendresse. Elle a pris soin de mon enfance et de celle de Trencavel. »

— « Je ne puis songer sans frémir, » dit l’abbesse, « aux hasards du voyage que vous auriez à faire seule et sans protecteur. Il vaut mieux chercher un asile ignoré dans ces montagnes, et attendre, pour en sortir, que vos parens aient pu venir à votre secours. Écrivez à Aliénor ; un messager fidèle lui remettra votre