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LE DERNIER

aussitôt vers la cellule qu’elle avait quittée, et s’y tint enfermée avec précaution, dévorée de soupçons et de soucis. Avant le point du jour l’abbesse vint la trouver et eut peine à se faire ouvrir la porte.

« Ô ma mère ! » lui dit Cécile, « quel est cet imposteur qui usurpe le nom de mon époux ? sauvez-moi des pièges de ce misérable ! » — « Vous l’avez deviné, » dit l’abbesse, « un homme perfide et abandonné à ses passions est pire qu’un démon. Celui qui a cherché à vous tromper est le plus dangereux de tous les séducteurs ; il ne faut pas se flatter qu’il renonce aisément à ses poursuites ; il n’est pas moins redoutable par sa puissance, que par ses artifices. » — « Je dois vous avouer, » dit Cécile, « que le son de sa voix m’a rappelé celle du procureur des templiers. »

« Eh bien ! » dit l’abbesse, « connaissez toute l’étendue du danger qui vous menace ; c’est lui-même, c’est Guiraud qui a fixé sur vous ses regards impudiques. Je ne sais ce qu’il pourra imaginer pour con-