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LE DERNIER

refusait sa confiance à une relation aussi inattendue, et bientôt après se reprochait son incrédulité.

L’agitation, peinte sur son visage frappa les yeux de l’abbesse ; elle voulut en connaître la cause, et la naïve Cécile lui fit la confidence de sa vision, et de toutes les pensées que ce phénomène avait fait naître dans son esprit.

L’abbesse après avoir mûrement réfléchi, dit à Cécile : « Rien n’est plus embarrassant, ma chère fille, que de distinguer dans les apparitions nocturnes celles qui viennent de Dieu, de celles qui viennent des démons ; quelquefois même les tromperies des hommes se déguisent sous cette forme. J’ai plus d’un motif de craindre que vous ne soyez menacée d’un grand danger. Il faut joindre à nos prières des mesures prudentes, qui nous aident à éclaircir ce mystère. J’imagine un moyen qui m’est sans doute inspiré par la volonté suprême ; nous changerons d’appartement cette nuit, et il me sera facile de recon-