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LE DERNIER

tageait en offrant à Dieu ses souffrances, comme autant d’expiations d’une faute presque involontaire. Trencavel était l’objet de ses constantes prières. Ce n’était point le succès de ses armes et le recouvrement de ses états qu’elle demandait à Dieu, mais le repos de son cœur et la conquête de son épouse.

L’abbesse lui témoignait beaucoup d’intérêt et gagna sa confiance. Cécile lui fit l’aveu de ses peines, de ses regrets, de ses espérances. Le caractère de l’abbesse était doux et bienveillant, sa vie n’était point austère ; elle vivait selon les habitudes de l’âge mûr, sans décrier les fleurs du jeune âge, et ne cherchait point à devancer la vieillesse par les austérités de la vie monastique. Elle plaignit et aima l’épouse de Trencavel, essaya de la rassurer et de la consoler. Quoique Cécile ne fut pas au nombre des religieuses, cette bonne abbesse voulut être choisie pour son confesseur, ignorant, ou feignant d’ignorer que le pape Innocent III avait prohibé