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LE DERNIER

Le gendre et le beau-père se dirent adieu d’une manière contrainte et embarrassée. La tendresse de Foulques était refroidie, comme la confiance de Trencavel.

Le vicomte et ses chevaliers trouvèrent à Ostie un bâtiment catalan prêt à partir pour Barcelonne ; ils y furent reçus ; le vent d’orient enfla les voiles et conduisit les passagers sur les plages espagnoles sans aucune tempête, ni rencontre fâcheuse.

Le roi Jacques était à Barcelonne, où il faisait des préparatifs pour attaquer les maures de Valence. Il accueillit Trencavel avec une amitié franche et loyale ; il voyait en lui un vassal, un allié, un prince malheureux, à peine sorti de l’enfance.

« La cause que vous avez à défendre, » dit-il en l’embrassant, « est celle qui a coûté la vie à mon père, et qui m’a fait pendant plusieurs années l’otage de Simon de Montfort ; je ne l’oublierai jamais, quels que soient les évènemens. L’armée du roi des Français inonde en