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baillif qui aura été négligent dans la recherche des hérétiques, perdra ses biens et la faculté d’être baillif. La maison où on aura trouvé un hérétique sera abattue et la place confisquée. Tous ceux qui ne se confesseront pas et ne communieront pas trois fois l’an seront suspects d’hérésie. On ne permettra à aucun laïque d’avoir les livres de l’ancien et du nouveau testament ; on leur accordera un pseautier, un bréviaire et les heures de la Vierge, pourvu qu’ils ne soient pas traduits en langue vulgaire. Tout homme diffamé ou suspect d’hérésie ne pourra exercer la médecine. Tout malade qui aura reçu la communion sera gardé à vue pour le préserver de l’approche de quelque hérétique. Les testamens se feront en présence du curé, ou à son défaut d’un autre ecclésiastique sous peine de nullité.

Voy. Fleuri, Hist. ecclés., 1. 79, §. 58.

Ce régime dont aucune institution révolutionnaire n’a pu atteindre la rigueur, ne dura pas seulement quelques mois et quelques années. Il devint habituel et se modifia lentement par la puissance du temps. Les habitans de l’Occitanie pouvaient dire alors comme Tacite : « Sicut vetus ætas vidit quid ultimum in libertate esset, ita nos quid in servitute, adempto per inquisitiones et loquendi et audiendi commercio.»

Vita Agricolæ §. 2.