Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/208

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que les victoires du despotisme, la Russie enfin menaçant à la fois d’envahir l’Orient au profit de la civilisation, et de conquérir l’Occident pour le rendre à la barbarie.

« Bientôt les vapeurs s’épaissirent et me dérobèrent les détails d’une scène confuse et bruyante, où, parmi les groupes des populations agitées, je voyais errer neuf ou dix rois dépossédés et fugitifs. Puis survint une grande inondation, dont les flots jetaient sur le rivage des débris de sceptres et de couronnes.

« Mes yeux se fermèrent, et je ne vis plus en les rouvrant que l’auréole éblouissante du messager céleste, lequel me dit en déployant ses ailes :

« Sache maintenant, Aimar, à quelles conditions ces choses te sont révélées. Si tu les divulgues, nul ne te croira, car il n’est pas donné à l’homme d’être cru prophète de son vivant. Mais tu mourras dans l’année, et alors quelque croyance pourra être ajoutée à tes paroles. »

« Le saint disparut. Je ne sais si mon