Page:Le dernier des Trencavels 4 Reboul Henri.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
187
DES TRENCAVELS.

« Sa population doublera tous les vingt ans, l’ordre et la liberté s’y protégeront réciproquement ; toutes les religions y seront sœurs, et, comme les opinions politiques, libres, mais obéissantes et bienveillantes. La force publique sera celle de la loi, et ses agens seront les citoyens. Le nombre des malfaiteurs y sera aussi peu sensible que celui des mendians. La propriété et la richesse y seront le prix du travail et des talens. Les mœurs publiques, si peu favorables ailleurs aux établissemens de la liberté, rendront impraticable dans ce pays toute tentative d’usurpation.

« Comparez maintenant, » me dit St.-Jean, le spectacle de cette création paisible et régulière du type des vraies républiques, avec les désordres et les convulsions que va subir l’Europe dans ce laborieux accouchement de ses libertés politiques. »

En effet, la scène européenne devint tout-à-coup mobile et tumultueuse ; mes regards avides et égarés avaient peine à suivre ces flots d’évènemens qui se déroulaient devant moi.