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LE DERNIER

ment enracinées ; partout où elles auront vieilli, elles capituleront, et se modifieront avant de s’éteindre.

« Pendant que j’entendais ces paroles, je voyais ces Anglais d’Amérique, dont les villes, éparses sur un vaste territoire, dataient à peine d’un siècle, se soulever comme un seul homme contre leur gouvernement d’Europe, briser ses enseignes, chasser ses employés, se réunir en corps d’armée, et proclamer leur indépendance. Des bandes de Français, tout brillans de jeunesse et d’enthousiasme, venaient se mêler dans leurs rangs et consommer avec eux l’œuvre de cet affranchissement politique. »

« Voilà, » me dit St.-Jean, « le premier pas de cette révolution que je vous ai annoncée. Ce peuple nouveau, sans nobles et sans rois, donnera l’exemple de tout ce que peut opérer le perfectionnement politique, quand il est mis à l’abri de la corruption des cours, et des fléaux de l’inégalité.