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LE DERNIER

tait en eux les fureurs de l’indignation. Tous se faisaient soldats, et ils parvenaient à délivrer leur territoire de l’invasion des vainqueurs de l’Europe. Ils subissaient pourtant la peine de l’abrutissement léthargique, où les avait tenus pendant deux siècles le pouvoir monacal. Leur marine était perdue, et cette moitié du nouveau monde dont ils s’étaient faits les maîtres secouait le joug de leur domination pour ne plus le reprendre.

« Dans cette crise douloureuse, le peuple d’Espagne, revenant de son assoupissement, ne demandait qu’un peu de liberté pour achever de renaître et reprendre son rang parmi les nations européennes.

« Cette vision anticipée avait distrait mon attention des scènes que présentaient le pays français. Là, les novateurs n’étaient point comprimés, comme en Espagne et en Italie, par le pouvoir du sacerdoce, ni encouragés, comme en Angleterre et au nord de l’Allemagne, par la complicité des rois. À l’exemple de nos bons hommes, ils se