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DES TRENCAVELS.

« Ce Portugal, naguère si fécond en héros, se trouvait réduit à la plus honteuse nullité. Des marchands hollandais avaient détruit leur marine et saisi leurs colonies ; les Anglais s’étaient installés en maîtres dans la métropole elle-même, sans prendre la peine de la conquérir. Pour les en chasser, des Français traversaient l’Espagne, et le conflit des étrangers étant une fois établi dans cette contrée, elle n’était plus qu’un théâtre d’excursions, de pillages, de combats que se livraient des bandes enrôlées au-dehors. Le nom de Portugal se prononçait encore, mais il n’y avait plus de portugais.

« En Espagne, les peuples étaient néanmoins plutôt assoupis que dénaturés. Ces Espagnols superbes, qui avaient naguères retenu prisonnier à Madrid un roi des Français pris les armes à la main, laissaient enlever et conduire en France par des agens de police la famille entière de leurs rois. Mais cette dernière insulte, loin de les jeter dans le découragement, susci-