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DES TRENCAVELS.

diverses qui se succédaient sous mes yeux.

« Je reconnus bientôt les riches contrées de l’Occitanie, encore empreinte des signes de la dévastation, et ces villes démantelées, où les flammes de quelques bûchers épars avaient succédé à celles de l’incendie. Les armoiries et les drapeaux de la France flottaient sur tous les remparts.

À Toulouse, le comte livrait ses domaines au roi Louis, en mariant sa fille unique au frère de ce prince ; puis le comte, son gendre et sa fille, étant descendus dans la tombe, l’Occitanie se trouvait incorporée au domaine du roi des Français.

« Je voyais à Béziers, devant la porte de la cathédrale, le plus cher de mes amis, le dernier des Trencavels, signer l’abandon de ses domaines en échange d’une rente en argent.

« Les peuples d’Occitanie avaient perdu leur allure fière et dégagée ; les seigneurs et les bourgeois marchaient la tête basse et s’inclinaient au moindre signe donné par des prélats ou des moines.