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LE DERNIER

yant béni, il éteignit le flambeau, en substituant un fil trempé dans l’huile, de la faible lueur pouvait se prolonger pendant plus de douze heures.

Jamais sommeil aussi profond ne s’était emparé de moi. Mon enveloppe terrestre semblait évanouie. Je me sentais ravi au-dessus de la voûte du firmament et redescendais sur la terre avec le vol des séraphins. Je voyais devant moi les montagnes s’affaisser, les abîmes de la mer s’ouvrir et se dessécher. Je crus ensuite entendre les sons de la trompette de l’ange destructeur, auxquels succédaient les craquemens d’une planète, qui, volant en éclats et se réduisant en poussière, était emportée dans l’espace, sous la forme d’une traînée lumineuse, pareille à celle des comètes.

Ce terrible spectacle m’avait comme anéanti. La léthargie où j’étais tombé se dissipa lentement et me permit de contempler à travers une atmosphère chargée de vapeurs, une foule d’objets et de scènes