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LE DERNIER

fallait savoir demeurer homme et ne pas tenter Dieu. Mais l’évêque Foulques et le baron de Viella approuvèrent le projet que j’avais conçu.

« Cependant, » me dit le baron, « consultez-vous mûrement et gardez-vous d’imprudence. Il y va de la vie, s’il se découvrait au fond de votre pensée quelque vue ambitieuse ou intéressée. Je dois aussi vous informer que les hommes non mariés ne sont admis au sanctuaire qu’à l’âge de vingt-cinq ans révolus, et sous la condition expresse de n’avoir jamais connu de femme. « Je répondis aussitôt : » « Ma vingt-septième année est déjà commencée et ma virginité est intacte ».

« Si quelqu’un de nous, » dit l’évêque de Toulouse, « peut se présenter devant le saint autel des révélations, avec un cœur exempt de passions et une âme désintéressée, c’est sans doute le chevalier Aimar. Les grands intérêts du siècle le touchent faiblement, et aucune vue d’ambition, aucun désir cupide ne saurait alté-