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DES TRENCAVELS.

pieux, au culte des muses, à celui de l’amour et de l’amitié.

Les pèlerins y étaient admis avec empressement ; mais on avait soin de tenir éloignés ces flatteurs vagabonds, ces jongleurs impudens, qui hantent les châteaux pour vendre leurs louanges et prostituer, par un commerce ignoble, les muses et l’hospitalité. Tel était le trouveur Perdigon, qui avait été l’un des complaisans de l’évêque de Toulouse, dans le temps de son ambition ; et qui, comblé de bienfaits par le roi d’Aragon et le comte de Toulouse, avait eu l’impudence de chanter la mort cruelle de Pierre, et la défaite de Raymond.

Ce chanteur ingrat vint dans la vallée d’Aran, et se présenta à Foulques, qui le reçut froidement et le tint éloigné du château, prévoyant le dégoût qu’y inspirerait sa présence.

Perdigon humilié, et déjà tourmenté par les remords, se sentit tout d’un coup dégoûté de sa vie ambulante et de ses