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LE DERNIER

sur l’empire Grec, enlevé aux schismatiques par les victoires des Latins.

Cependant, l’héritier d’une puissance aussi vaste, n’avait dans ses propres foyers, qu’une autorité précaire et disputée. Le souverain des rois et des empereurs, n’était pas maître de la ville qu’il habitait, Un sénat hautain, une noblesse turbulente, des bourgeois indépendans, retenaient dans leurs mains le pouvoir civil. Ils ne laissaient au pontife que les honneurs de la suprématie sacerdotale, et les moyens d’attirer à Rome les trésors des royaumes voisins. Honorius avait été contraint pendant sept mois de s’exiler de Rome ; il venait d’y rentrer avec Frédéric empereur élu d’Allemagne(1).

Cette alliance du pape et de l’empereur était fortuite et peu sincère. Une inimitié secrète était au fond de leurs cœurs ; l’ambition du prince menaçait d’envahir l’Italie ; et, pour la déguiser, il s’était depuis plusieurs années, engagé par serment à conduire une armée en Palestine contre