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DES TRENCAVELS.

Ma pensée se dirigeait involontairement sur cet oracle de N.-D. de Lin, qui semblait préparé pour satisfaire les désirs d’une curiosité pieuse et désintéressée. Les projets de consulter cet oracle étaient tour à tour dans mon esprit conçus et abandonnés.

Le pieux Anselme venait quelquefois se mêler à nos entretiens, pendant les momens qu’il pouvait dérober aux devoirs de sa profession. Un jour il y parut avec un vieillard revêtu comme lui de l’habit de Citeaux. C’était, le croirait-on ? c’était l’évêque Foulques. Trencavel et Cécile tombèrent à ses pieds, Macaire se jeta dans ses bras. L’évêque fut saisi d’attendrissement. Cette âme depuis long-temps sans pitié se sentit amollir, et des larmes s’échappèrent de ses yeux qui avaient oublié de pleurer.

« Dieu, » dit-il, « a sans doute voulu me récompenser de ce que j’ai abandonné cette carrière d’honneurs et de troubles, où j’étais engagé depuis vingt ans. Je viens de quitter le siège de Toulouse dans le des-