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LE DERNIER

détresse qu’il faudra tenir secrets, ou achèveront de perdre leur génie, en le prostituant à de lâches adulations.

« Mais, quelle sera donc la destinée des peuples, si l’autorité des rois conquérans ne rencontre plus d’obstacles ni de la part des seigneurs, ni de la part des clercs ?

« Nos descendans sont-ils destinés à vivre sous le régime despotique, et verront ils leurs maîtres se succéder tumultueusement comme les empereurs de Rome et de Constantinople, ou comme les califes des musulmans, victimes de leurs fautes et de leur puissance illimitée ? »

Macaire, après avoir réfléchi quelque temps, lui répondit en ces termes : « Le despotisme est endémique en Orient ; en Europe, il ne peut s’établir qu’accidentellement et pour un temps. Nos peuples n’ont pas comme ceux de l’Asie, ce besoin ignoble de ramper sous un maître absolu. S’ils courent maintenant au-devant du joug royal ; c’est pour se délivrer de celui des