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DES TRENCAVELS.

crée à la prière et à l’étude. La religion est toujours chère aux peuples, lorsqu’elle est exercée légitimement(7).

« Je ne sais à quoi songent, » dit Raimbaud, « les princes et les seigneurs du second ordre : bien que leurs forces réunies excèdent de beaucoup celles des rois, leurs suzerains, je les vois se laisser détruire un à un, et leur puissance se perdre dans l’abîme des souverainetés royale, ou pontificale. »

« Le pouvoir politique des papes, » reprit Macaire, « tout excessif qu’il est, pèche par le fondement. C’est un arbre dont le branchage s’étend au loin, mais qui manque de racines. Les papes n’ont que des vassaux, et point de sujets immédiats, si ce n’est leur milice de pénitens et de prêcheurs. Ils ressemblent à des rois ou à ces empereurs de parade, qui, se voyant réduits à solder des étrangers, ont continué de régner quelque temps en opposant les uns aux autres, avant de demeurer tout-à-fait à la merci de ces mercenaires.