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LE DERNIER

du pouvoir. De toutes les conditions de la vie humaine, celle qui est réservée aux princes me paraît la plus triste, la plus sottement laborieuse. Je ne l’envie à personne, ayant le cœur de ma Cécile et l’amitié du frère qui me l’a rendue, celui-là seul est roi, qui se sent maître de lui-même non des autres(6). » — « N’est-il pas à craindre, » dit Aliénor, que les poursuites des inquisiteurs ne s’étendent jusques dans ces paisibles retraites, et les croyez-vous suffisamment protégées par la puissance du roi d’Aragon ? »

« J’y ai songé » répondit Macaire, « rassurez-vous ; il n’y a rien ici qui puisse tenter la cupidité des légats, ni exciter leurs soupçons inquiets. Nous n’avons auprès de nous aucun des élémens qui, exaltant les passions populaires, font naître des hérétiques. Les religieux de la vallée ne sont ni pauvres, ni opulens ; ils n’ont donc point les vices qui sont suscités par le besoin, ou alimentés par le luxe. Leur vie est exemplaire et toute consa-