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LE DERNIER

terminé sa carrière par une mort douce et imprévue(2), qu’Agnès lui avait érigé un monument, que depuis ce temps on avait cru observer que les chants du langoureux Isarn avaient pris un caractère moins lamentable.

La paix profonde dont jouissait la contrée d’Aran et le trouble des royaumes environnans étaient l’inépuisable sujet des entretiens journaliers du château. Cet asile était pour eux comme un rocher assis au bord de la mer, d’où le voyageur contemple en sûreté le tumulte des flots et les désastres des naufrages.

« C’est maintenant, » dit Raimbaud à Trencavel, « que l’espoir de recouvrer vos possessions est perdu pour long-temps, peut-être pour toujours. Le comte de Toulouse a fléchi sous le joug de la force ; celui de Foix s’est vu contraint de suivre son exemple. Raimond a consenti à céder les deux tiers de ses domaines que le pape et le roi des Français se sont partagés inégalement. Il a conservé, ou plu-