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LE DERNIER

tion. Le souvenir de Zaïde me sera toujours cher, mais je ne me fais point un supplice de ce qui est devenu l’élément nécessaire de sa vie. Le besoin d’aimer s’est exalté chez elle jusqu’au delà des limites de ce monde. Cette épreuve, en me privant des délices trop souvent dangereuses de l’amour et de la paternité, me laisse tout entier à celles de l’amitié, de la bienfaisance et de l’étude.

« La captivité que j’ai subie presque en sortant de l’enfance, avait déjà rompu violemment les liens et les espérances d’un premier amour. Je dois considérer ces évènemens comme autant de leçons de la Providence, qui réserve mon âge mûr à une vie paisible, exempte de passions. Si quelques regrets occupent encore ma pensée, du moins je n’ai plus de projets à former depuis que je me vois réuni à mon frère, à ma sœur et à son époux. »

Raimbaud de Montaillou et son Aliénor avaient annoncé leur prochaine venue à Viella. Ils arrivèrent en traversant les mon-