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DES TRENCAVELS.

de mes nombreux agens, qui tous ignorât ce que je suis. »

« Chaque parole de Valid ajoutait à ma surprise, et ma pensée errait avec la sienne sur ce théâtre du monde, où l’on ne voit guère que des hommes trompés ou trompeurs, et dupes d’eux-mêmes, quand ils ne le sont point de leurs semblables. » — Valid eut bientôt conçu de nouveaux projets. — « Il nous convient, » me dit-il, « de quitter l’Asie, et de retourner en Europe. Peut-être aurions-nous choisi pour patrie la belle contrée qui t’a donné le jour ; mais il faut éviter les lieux où règnent les troubles civils, ceux, surtout, où les prêtres sont aux prises avec les peuples. Nous trouverons un asile plus assuré dans les états du roi d’Aragon, et nous pourrons y jouir en paix de nos grandes richesses, sous un climat tempéré, et auprès de ces belles Catalanes, tant vantées par vos trouveurs(18).

« Je revins à Constantinople avec Valid. Il s’y montra en négociant, sa barbe fut